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Après une traversée houleuse, des vents de 40 nœuds nous empêchant de faire un saut à Ouvea ou à Lifou, nous avons rejoint la Nouvelle-Calédonie contre vent, houle et courants à seulement 2.5 de vitesse.

Juste avant de pénétrer dans le magnifique et immense lagon de Calédonie, nous avons observé un petit rorqual pygmée (nom trouvé après visite de l'aquarium de Nouméa) qui a tourné plusieurs fois autour du bateau ressortant et plongeant ce qui nous a permis de voir les deux taches blanches sous ses nageoires latérales, sa nageoire dorsale, son museau rainuré et l'absence de jet d'eau.

Afin de se reposer, nous nous sommes arrêtés à Bonne Anse au sud de la grande terre, un paradis de verdure et de tranquillité

Arrivés à Nouméa afin de se régulariser question papiers, nous avons cherché un chantier de voilier pour faire réparer notre génois qui s'était un peu déchiré: quelle ne fut pas notre surprise en examinant la voile, elle avait de petits trous un peu partout et des plages de délamination. Il semble que le choix du tissu n'était pas bon au départ, il convenait mieux pour des régates et non pour une croisière au long cours, il aurait fallu prendre du Dacron, plus lourd mais plus solide. C'est le résultat de notre ignorance de débutants et des mauvaises propositions des professionnels! Le voilier a fait ce qu'il a pu en collant et cousant des bandes de renforts à travers la voile. Heureusement nous avions gardé l'ancien génois (en Dacron) avec lequel nous allons naviguer.

Nous avons visité le centre culturel Tjibao, merveilleuse architecture (Renzo Piano) et emplacement, mettant en valeur la culture Kanak.

Tjibao encore...

Tjibao: village modèle

Intérieur d'une case

Sculptures en exposition dans le jardin

En attendant la réparation de notre voile, nous sommes allés dans plusieurs baies du lagon, toutes plus belles les unes que les autres. A la baie Papaye au nord de Nouméa, nous étions seuls et nous avons eu une surprise de taille: trois dugongs dont une mère et son petit se prélassaient dans la baie et autour du bateau.

Le dugong solitaire est resté plus de 24h à tournoyer en alternant les plongées pour aller brouter l'herbier des fonds marin et venir respirer toutes les 4-10 minutes à la surface.

Le dugong solitaire est resté plus de 24h à tournoyer en alternant les plongées pour aller brouter l'herbier des fonds marin et venir respirer toutes les 4-10 minutes à la surface.

En Nouvelle-Calédonie il y a une population d'environ 1000 dugongs répartis dans les zones côtières du lagon. Ils sont bien sûr protégés mais le braconnage sévit toujours. En visite à l'aquarium de Nouméa, j'ai pu voir un documentaire commenté par une biologiste sur les dugongs, appelés aussi, et à tort car ils ne ruminent pas, "vache de mer". Son petit est appelé "veau".

On les trouve dans toute la région Indo-Pacifique jusqu'au Vanuatu. Egalement siréniens mais "petits cousins", les lamantins sont aux Antilles.

Je reste encore stupéfaite et émerveillée d'avoir pu les observer dans leur lieu de vie!

Dans le lagon on trouve aussi des "tricots rayés", serpents vivant à la fois dans l'eau et sur la terre. Ils n'attaquent pas, mais ils ne faut pas marcher dessus, leur venin est très toxique.

La flore est également abondante

Mais l'arbre préféré de Pierre reste le pandanus, bordant le lagon

Ch

Nous quittons la Nouvelle Calédonie et nos amis Chandrika, Fred et Katalia alors qu'il y a encore beaucoup à découvrir, mais la route à venir est longue et nous devrions traverser l'océan indien en octobre. Donc en route pour le détroit de Torres et l'Indonésie, plus de 2000 miles.

Le Vanuatu, anciennement les Nouvelles Hébrides, est un archipel tout en longueur, comprenant 83 îles dont une soixantaine inhabitées. Le climat est tropical et la végétation luxuriante dont de nombreuses forêts primaires (pour mon ami Eric!)

Nous avons mis 5 jours depuis les Fiji et sommes arrivés à Lenakel, principale ville de l'île de Tanna.

Au cours de la traversée, nous avons pêché une magnifique dorade choryphène (Mahe Mahe) dont nous avons retiré de nombreux filets dégustés pendant 3 jours sous les forme de tartare, dorés à la poêle ou en rillettes pour terminer.

Une magnifique dorade!

Nous sommes allés ensuite à Port Résolution sur la côte Est de Tanna: c'est là que le Capitaine Cook est arrivé dans cet archipel, il a ainsi donné le nom de son bateau à cette magnifique baie

Le matin suivant, nous nous sommes réveillés entourés de groupes de pêcheurs posant leurs filets, naviguant sur leur prao dont la coque principale est creusée dans un tronc d'arbre.

Les routes sont des pistes sur lesquelles ne roulent pratiquement que des pick-up 4x4. Nous avons visité quelques villages à pieds.

A un carrefour un petit "marché" avec des bananes et quelques produits artisanaux et un comité d'accueil chaleureux.

Dans un autre espace des garçons qui écalent des noix de cocos

Sur la plage, séchage des feuilles de pandanus pour recouvrir le toit des maisons

Le top du top est la visite du volcan Mont Yasur qui est en constante activité. On y monte en 20-30 minutes après avoir été amené par un 4x4 à sa base.

Avant la visite, les indigènes nous offrent un spectacle de danse dédié au volcan avec don d'une racine de kava au chef du village.

La montée se fait en fin d'après-midi afin d'assister au coucher du soleil en haut du volcan accompagné des bruits tonitruants et des feux d'artifices incessants: quel spectacle extraordinaire!

On redescend la nuit munis nos lampes frontales encore émerveillés par les images que l'on vient de découvrir.

Nous avons quitté Tanna pour monter (au nord!) vers Erromango dans la baie de Dillon où nous avons été accueillis au bateau avec des papayes et des bananes troqués contre du riz et d'autres victuailles dont le village manque cruellement. Ils sont vraiment éloignés de tout et le seul endroit où ils peuvent vraiment se ravitailler c'est dans leur jardin ou dans la capitale à Port Vila sur l'île d'Efate. Après visite du village avec notre visiteur du matin, nous avons constaté que les jardins ne sont pas très nombreux malgré l'abondance d'eau et de terrain fertile! Ils comptent aussi un peu trop sur l'apport de riz et autres denrées par les ONG.

Port Vila est la capitale et c'est là que nous avons ensuite navigué: grand contraste avec les 2 îles précédentes, routes bétonnées, hôtels, "resort", etc.

Le marché est magnifique avec plein de légumes et de fruits magnifiques.

Nous sommes arrivés la veille de la fête de l'indépendance donc tout a été fermé pendant 3 jours.

Il y a trois langues principales au Vanuatu: l'anglais, le français et le bichlamar, mélange de dialectes locaux avec des mots anglais et français, langue crée aux cours des années de découverte de l'île par les explorateurs et les colonisateurs afin de mieux communiquer.

Le seul point décevant est le rackettage continu que subissent les voyageurs avec des prix exorbitant pour toute visite, même les plages, du plus petit village à la ville jusqu'aux taxes d'entrées et sortie du pays. Le marché était le seul endroit avec des prix correspondant à la vie courante du pays.

Puis départ au sud-ouest pour la Nouvelle Calédonie.

Boula, boula!

Après deux semaines de traversée depuis la nouvelle Zélande, nous sommes arrivés à Levuka sur l'île d'Ovalau aux Fiji. Cet archipel compte plus de 300 îles dont certaines inhabitées. Les indigènes sont très souriants et nous accueillent avec un boula, boula (bonjour, bienvenue) traditionnel.

Levuka est l'ancienne capitale des Fiji dont les maisons de style colonial ont été malheureusement malmenées par les deux cyclones de l'hiver passé (dont Winston en février): beaucoup de toits sont détruits, seules les maisons construites en dur sont encore debout.

Nous avons ensuite navigué jusqu'à Suva l'actuelle capitale, sur Viti Levu, la plus grande île des Fiji, puis à Port Denarau en passant par Beqa, île bordée de mangrove. Nous sommes allés en suite dans les îles de l'ouest, très touristiques, où se trouvent les plages de sable… et les "resorts" (hôtels avec Bungalows) qui prennent toute la place et où nous ne sommes pas les bienvenus dont Mana dans les Mamamucas, où nous nous sommes fait jeter dehors! Il restait un bout d'île pour le village des indigènes et un gîte pour les "backpackers", heureusement très sympa.

C'est dans cette île que j'ai fait mon initiation à la plongée, magnifique!

Dans cette baie nous avons malheureusement touché des paquets de coraux, la quille est remontée mais n'a plus voulu descendre… donc nous nous sommes rendus à Vuda Marina pour sortir le bateau et réparer. Pierre a poncé l'excès d'antifouling qui bloquait la quille, j'en ai profité pour gratter la coque de tous les petits coquillages venus squatter depuis la Nouvelle Zélande.

Notre bateau a été mis dans un "cyclone pit" ou puits à cyclones, tranchée où peut s'enfoncer le bateau, soutenu sur les bords par des pneus. Les navigateurs peuvent y laisser leur bateau pendant la période des cyclones qui va de novembre à avril.

Nous avons visité l'île avec des bus locaux dont le chauffeur connaît tout le monde et s'arrête pratiquement devant leur maison. Quant au bus lui-même, on se demande comment il tient encore debout!

Après deux mois aux Fiji, nous sommes repartis de Vuda et, oh surprise, un groupe du personnel de la marina est venu nous faire un concert de départ juste pour nous, j'en ai eu les larmes aux yeux.!