34. De Martinique aux Açores
Confinés en Martinique à la « mode française » pendant plus de deux mois à la marina du Marin, nous étions près d'une Mangrove où les moustiques grouillaient, et malgré nos précautions anti-insectes, nous avons contracté une dengue quelques jours avant le départ prévu ; Pierre a commencé et j'ai suivi 48 heures après. Fièvre, courbatures intenses et pleins d'autres symptômes peu sympathiques nous ont obligés à repousser notre traversée de 15 jours. Nous avions hâte de retrouver l'air marin du large et une reprise d'activité.
La traversée s'est bien déroulée malgré des zones peu ou pas ventée, nous en avons profité pour dormir quelques nuits quasiment entières.



Tout au long de la traversée nous avons pu observer ces nombreuses fausses méduses appelées physalis (même nom que le fruit) qui ont de longs appendices sous-marins avec lesquels il ne faut absolument pas entrer en contact car ces longs fils provoquent des brûlures intenses et douloureuses provoquant très rapidement une plaque urticarienne rouge et indurée. En relevant une ligue de pêche, j'ai pu expérimenter ce phénomène car il y avait des résidus de fils toxiques sur la ligne que je nettoyais, heureusement seulement une petite surface a été touchée. De ce fait nous n'avons pas osé nous baigner car ces physalis étaient partout.

Après 2500 miles soit environ 4600 kilomètres, nous sommes arrivés à Faial, un des deux ports des Açores ouvert aux navigateurs de passage. Nous avons dû nous amarrer au « ponton Covid » pour une brève quarantaine.


Le lendemain matin, nous étions amenés avec les autres équipages vers un cabinet médical improvisé pour des tests du Covid : frottis de nez et frottis de gorge.


Après 24 heures nous avions les résultats, heureusement tous négatifs. Nous avons donc été libérés et avons pu visiter le port et la ville de Horta. Tout d'abord toutes les peintures, reflet de tous les passages des navigateurs aux Açores, il y en a partout, sur tous les murs et les parterres du port.

Nous sommes également allés au Peter's Café, lieu de rencontre mythique des navigateurs : on y mange très bien, de la nourriture locale, poissons et crustacés.


Comme nous n'avions pratiquement pas marché depuis plus de trois mois, en raison du confinement, de la dengue puis la traversée, nous avons été nous dégourdir les jambes tout d'abord au Mont Guia, juste à côté de Horta, puis à la Caldeira de Faial, la crête de 8 kilomètres entourant le cratère du volcan : ça nous a fait un bien énorme, on en avait vraiment besoin, nos muscles avaient « fondu » !





Quasiment chacune des îles des Açores a son volcan.

Nous avons également participé à une sortie pour observer les baleines : nous avons ainsi pu voir des cachalots, des globicéphales ou « pilot whales », des rorquals boréals et plusieurs types de dauphins, c'était magnifique.

Pedro, notre guide pouvait localiser les cachalots dont leurs bruits caractéristiques « tac,tac,tac... » étaient amplifiés par l'hydrophone.

la morphologie de la queue est propre à chaque individu comme le sont nos empreintes digitales. Avec nous il y avait une professionnelle de la photo des baleines qui a réussi à prendre la queue de la baleine, j'ai copié son écran!
Les Açores sont riches en mammifères marins et les eaux propres, ce qui reflète une attention particulière pour une conservation minutieuse du patrimoine marin.
Nous nous préparons maintenant pour la traversée des Açores vers la France. Pierre a profité de cette escale pour changer le moteur du guindeau qui était « fatigué », beau travail !
Nous avons apprécié le calme de cette île, la gentillesse des gens, la beauté des paysages et... l'absence de moustiques : un endroit semble-t-il où il fait bon vivre.
Commenter cet article