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diaoul.overblog.com

Traversée Bali - Malaisie

5 Juin 2017, 12:10pm

Publié par Pierre Courteheuse

Singapour, un port à trafic très intense

Singapour, un port à trafic très intense

A mi-mars, nous sommes revenus de Suisse à Gili Gede sur l’île de Lombok en Indonésie où nous avions laissé notre bateau à une bouée. Nous avons traversé sur l’île de Bali où nous avons préparé le bateau pour se rendre en Malaisie : 2000 miles dans des mers aléatoires du point de vue météo. La présence de jeu dans le pilote automatique ainsi que dans le safran, nous avons barré quasiment tout le long. Nous espérons remettre tout ça en ordre en Malaisie lorsque nous pourrons sortir le bateau.



 

Rizières sur l'île de Lombok


 

A Bali nous sommes allés à Serangan où nous avons pu assister à une procession.
 

 

suite de la procession...

 

...et promenade dans le village

Après avoir rempli le bateau de victuailles, réparé l’enrouleur de génois avec de nouveaux roulements (3 jours de travail), installé un nouveau génois tout neuf, et fait nettoyé la coque sous l’eau car impossible de sortir le bateau, pas de chantier adéquat en Indonésie, nous sommes partis par le sud de Java.

Peu ou pas de vent et courants océaniques encore contraires (cf.photo d’un petit bout de trajet sur la carte électronique), nous avançons lentement.

Vitesse du vent !!!...déprimant

 

A plusieurs reprises nous pouvions lire zéro, vitesse du vent sur l’anémomètre! Nous avions l’intention de continuer sur la côte ouest de Sumatra, ce que nous avons essayé : nous retrouvant sans vent, avec une météo à une semaine sans vent, nous avons rebroussé chemin pour passer dans le détroit de la Sonde entre Java et Sumatra.

Cela m’a permis de voir le volcan Krakatau, dont l’éruption de 1883 a fait beaucoup de bruit au sens propre et figuré : plusieurs milliers de personnes furent tuées et il engendra un tsunami dont les vagues furent perceptibles jusqu’en Europe.

(on distingue le volcan à l'horizon)

 

Le volcan devint sous-marin puis ressortit et donna naissance à une nouvelle île, l’Anak Krakatau «enfant du Krakatau», qui est un volcan actif avec une dernière éruption en 2014. Ce volcan m’était particulièrement connu car j’avais fait une conférence concernant la grande éruption de 1883 à l’école primaire !

Après 2 semaines nous avions pratiquement utilisé les trois quarts du gaz et savions que nous en avions encore pour 3-4 semaines, le remplissage des bouteilles n’ayant pas été possible en Indonésie. Nous avons donc mangé « froid » et utilisé un minimum de gaz : café frappé froid, conserves froides, rarement soupe aux nouilles. Nous mettions une casserole avec de l’eau et du riz au soleil sous la capote et il ne nous fallait que 5 minutes de gaz le soir pour le cuire, et on en avait pour 2-3 jours !

Au vu des courants contraires, nous avons utilisé le moteur plus souvent que d’habitude et nos réserves s’amoindrissaient, il fallait traverser encore la mer de Java et une partie de la mer de Chine : nous avons fait un mouillage sauvage vers l’île de Sumatra, juste après le détroit de la Sonde, vers la ville de Bakauhuni, en espérant trouver un peu de fuel.

 

Photo: Firda, sa moto et nos bidons pour le fuel.

Photo: Couple sympathique qui a sauvé Pierre!

Nous sommes arrivés dans un village où Firda, une jeune fille nous proposa de nous emmener en moto avec son frère jusqu’à un automate à billet et une station-service : c’est là que Pierre s’est perdu, sans argent, sans papiers, sans téléphone, ne se souvenant pas du village où l’on avait mis l’ancre… et miraculeusement grâce à un automobiliste qui l’a vu errer avec trois bidons d’essence vides, l’a ramené à la station d’essence où on l’attendait ! Rétrospectivement, ça m’a fait un choc de savoir que cela aurait pu très mal se passer, je ne sais pas comment j’aurais pu le retrouver... on a parfois une bonne étoile!

 

Nous avons ensuite continué à travers des champs de puits de pétrole et de gaz ainsi qu’une multitude de bateaux de pêcheurs surtout la nuit.

 

Une passagère clandestine venue se reposer un long moment en notre compagnie

 

Lors d’un coup de vent à plus de trente nœuds (50km/h) nous avons déchiré la grand-voile : heureusement ces coups de vent ne durent que quelques heures, puis le vent retombe et le soleil revient pour tout sécher ...

... et nous laisser le temps de réparer.

 

La voile s’est déchirée de nouveau à deux autres endroits, la constatation était que notre voile était « cuite » et que nous devions en faire refaire une, ce que nous ferons vraisemblablement en Thaïlande où se trouve Tasker-Rolly, une voilerie connue, même des bretons !

 

Vu le retard que nous avions pris nous décidons de nous arrêter à Singapour, étape technique avant la Malaisie : d’après nos guides, les formalités semblaient aisées, mais… en arrivant à Raffles Marina à Singapour, on nous a gentiment demandé de rester au mouillage à l’extérieur de la marina, sans venir sur terre avant d’avoir passé à l’immigration sur Sisters Island : il était 17h, il nous fallait navigué 20 miles au moteur, donc maximum 4 nœuds sans courant contraire, 2-3 nœuds autrement, c’est-à-dire 5 h au minimum pour y aller, puis 5h au retour, nous passerions toute la nuit dans les dédales de l’île de Singapour pour un tampon sur notre passeport. Nous étions fatigués, nous n’avions peut-être pas assez de fuel pour 10 h de moteur, cela nous semblait aussi risqué de faire ça la nuit. Nous avons donc décidé de faire une bonne nuit au mouillage puis de repartir pour la Malaisie aux premières lueurs du jours, ce que nous fîmes.

photo: complexité du trafic à Singapour

Nous nous sommes engagés dans le détroit de Malacca en navigant au bord du rail des cargos : heureusement que nous avions l’AIS (Automatic Identity System), un système nous indiquant sur notre carte électronique la position, la direction et la vitesse des bateaux qui émettent par ce système, avec une alarme lorsqu’il y a un risque de collision, car il y a beaucoup de cargos, un trafic intense montant et descendant. Si l’on suit la côte de trop prêt il y a plein de filets de pêcheurs dérivant et nombreux de nos amis voiliers s’en sont pris une ou plusieurs fois dans leur hélice, raison pour laquelle nous restions à proximité du rail.

Photo: après avoir perdu quelques kilos, un bon repas est le bienvenu... même si c'est hallal!

 

Nous sommes finalement arrivés à Port Dickson, jolie marina et possibilité de faire l’entrée administrative. Nous avons été accueillis par Jeanne et Régis sur le bateau XE qui nous ont emmenés le soir même faire quelques courses, car nous n’avions plus grand-chose en réserve après plus de 6 semaines de navigation.

La marina étant calme, sympa, avec en plus une piscine où nous retrouvons chaque après-midi avec nos amis voileux, nous avons profité pour faire de nombreuses petites réparations, nettoyage du réservoir de fuel (pas drôle mais nécessaire) et nettoyage du réservoir d’eau également. Pierre s’est également acharné sur le moteur qui perdait de l’eau de refroidissement, il a dû démonter, remodeler et étanchéifier l’échangeur, tâche difficile aggravée par l’accès compliqué et très étroit de l’espace moteur. Et ça marche, ça ne coule plus ! (pour ceux qui font de la voile : Syntofer pour remodeler puis Sikaflex, finalement « bandage » avec du scotch autovulcanisant avec un Colson pour serrer tout ça !)

 

Nos projets : suivre la côte de la Malaisie vers le nord jusqu’à Langkawi, puis traverser sur Phuket et faire faire une nouvelle grand-voile pour pouvoir traverser l’océan Indien en toute confiance. Tout ça selon le bon vouloir de la météo !

 

 

 

 

 

 

 

 

...  Pierre, après avoir passé chez un barbier qui n'a pas voulu lui enlever la moustache, qu'en pensez-vous ???

(oulala!!!)

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